What is Love | 3rd Chapter
What is Love ?
Je repris mes esprits dans un complexe hospitalier, les lumières aveuglantes et l'odeur de l'éther. Le goût salé du sang avait quitté mes lèvres. J'étais relié à une multitude d'appareils estimant mon état. J'étais dans une chambre immaculée, seulement occupée par ma présence. Et pour la première fois, j'étais seul, avec ma solitude et ma haine. Je voulais savoir comment allait Hatsukoi, autant par souci d'information que d'intérêt. Je dû passer encore quelque chose en salle de soin pour me remettre totalement de mes blessures, heureusement pas assez profondes pour révéler ma nature mécanique. Désormais, je ne sortais plus, je ne m'amusais plus avec ces humains futiles et dénués d'intérêts et d'intéressements, mais chaque soir, je me rendais dans ce pub, scène de l'atrocité humaine. J'y attendais, et attendais, j'espérais y voir Hatsukoi souriant, qui me dévisagerait de ses yeux pétillants. Bien des soirs passèrent, où je remuais la haine des humains que j'accumulais, le dégoût de cette chair si prometteuse mais pourrie dans l'œuf. Le nid de tous les vices. Un jour, je reçu des nouvelles d'Aeternalia, du centre de traitements des investigations des mœurs humaines. Mes analyses semblaient avortées depuis quelque temps et on me fit comprendre que dans le cas où ils n'auraient pas de nouvelles rapidement, une mise à jour de mon rôle pourrait être formulé. Ils me proposaient également de leur faire part de mes observations et dans le même mouvement, me retirer quelques jours de la société humaine. Je me rendis donc dans un centre informatique, ou je demandai un branchement pour trois jours. Les électrodes placées, je sombrais dans l'univers informatique, véritable monde parallèle de celui matériel. Evidemment ma nature m'avantageait notoirement dans ce domaine. J'accédais finalement à l'interface des IA. Après avoir donné mon numéro d'identification et mon code à 483 caractères, je fus autorisé à entrer dans le monde virtuel des entités mechaphysiques. Je fus accueillit par l'agent de traitement de type Mizou, chargée de recueillir mes informations et me réhabiliter à ma tâche.
"Bon retour à Aeternalia, 001A75GD274, c'est moi qui me chargerait de vous lors de votre séjour sur notre plateforme.
- Merci AG10MIZOU37, commençons le protocole de transfert."
Je lui fit donc part de toutes mes observations quant aux us humains lors de leurs échanges relationnels. J'arrivai à l'incident du pub, mais omettais volontairement de lui parler de mon intérêt pour le jeune homme, ainsi que mes blessures. Relevant une incohérence dans mes relevés de temps, l'Agent Mizou demanda verification, sachant que mon occultation avait été vue, j'acquiesçai tout de même, sachant à quoi je m'exposais. Dorénavant, je ne pourrais plus jamais revenir à Aeternalia. L'agent Mizou s'excusa et se rendit au service de contrôle et de répression. Je savais que je devais, sachant ce que l'agent faisait, rester et attendre d'être amené au centre. Mais je ne pu me résoudre à cette fin et me dirigeait aussi vite que le débit l'autorisait vers la sortie. Hélas, ils avaient déjà instauré un pare-feu filtrant m'empêchant de partir. Je savais que les Agents de contrôle arrivaient et devais me dépêcher de trouver un moyen de quitter l'interface IA. Je fis une recherche accélérée de tous les ports ouverts, à mesure que le temps passait les agents approchaient, et ma possibilité de m'enfuir se réduisait. Enfin, je trouvai, le port 80 était libre, c'était celui dédié à l'alimentation des méta-serveurs, le seul port qu'ils ne pouvaient fermer. J'entamai alors le processus de téléchargement, peu à peu je savais ma conscience regagner mon corps cyborg, il ne restait plus que quelques microsecondes, enfin j'étais sorti du complexe, mais les agents m'avaient suivis. Sans perdre un instant, je repris connaissance et me déconnectai.
Cette mésaventure avec ceux de mon espèce ne pouvait me rassurer, j'étais désormais un exilé. Je me rendis malgré cela au pub, comme à mon habitude, et y passai la nuit, à attendre.
Plusieurs semaines étaient passées, toujours dans l'attente d'un renouveau, de nouvelles découvertes, j'en étais presque arrivé à en oublier Hatsukoi. Mais il revint à moi lorsque je ne m'y attendais plus. Je quittais alors le pub, devenu lieu courrant de mes soirées, et c'est là que je le vis, il me regardait, de ses yeux d'opale, et il s'avança vers moi. Arrivé à ma hauteur, il me murmura :